Aujourd’hui, nous quittons la côte Pacifique, au niveau de la mer, là où il fait 38 degrés à l’ombre, pour rejoindre les sommets de la Cordillère de Talamanca, à 3500 mètres de haut! À cette altitude, les nuits descendent parfois sous le point de congélation! Nous changerons de planète, carrément… en 3 heures à peine!!!

Sur la route, à moitié de l’altitude recherchée, nous dînerons dans un restaurant à flanc de montagne, où nous ferons des observations fascinantes!!! Entre autres, des Nauciers à queue fourchue, qui planent des heures sans jamais battre des ailes, en faisant des acrobaties (d’où leur nom de « Kite » en anglais (cerf-volant!)) Au lieu de passer loin au-dessus de nos têtes comme à l’habitude, ils passeront juste devant nous, à hauteur des yeux, juchés où nous sommes!!!

Pour vous montrer la diversité des oiseaux partout, je prends ici une seule fleur de bananier, et en l’espace de 15 minutes, 3 espèces sont venues s’y nourrir! Imaginez à l’échelle de tout ce qu’on voit ici, toutes les fleurs, tous les arbres, etc.! D’abord, le Sucrier à ventre jaune, un petit oiseau se nourrissant de nectar comme les colibris, mais en se perchant!

Ensuite, un colibri, le Brillant fer-de-lance, qui choisit aussi de se percher pour boire le nectar de cette fleur de bananier.

…Il vient s’abreuver un bon moment, pour le bonheur de tous!!! Cet oiseau est très imprévisible et il faut être au bon moment à la bonne place!!!

Quand on monte en altitude, le climat change, la végétation change, et les oiseaux changent aussi…! C’est très haut que nous rencontrons les Pics glandivores, surnommés les « Pics clowns »!!!

Ici, tout comme en Amérique du Nord, les Pics glandivores retrouvent à peu près le même climat! …Et aux deux endroits, ils sont nicheurs! (Comme le montre ce 3e individu qui se sort la tête de sa cavité!)

…Et je surprends un des individus, en plein travail de forage de sa cavité pour nicher! …Je suis surpris de voir 3 individus adultes, habituellement hyper territoriaux, sans bataille, sur le même arbre! Un arbre qui sert de maison à l’un d’entre eux de surcroît…

C’est aussi en altitude que nous retrouvons une famille d’oiseaux, considérée jusqu’à récemment comme étant des Tangaras, les Chlorospins! Dont le représentant le plus abondant ici: le Chlorospin à sourcils brisés!!! Ils sont parfois assez nombreux pour que ça me donne envie de changer de métier pour faire beaucoup d’argent et devenir « réparateur de sourcils brisés »!!! C’est un petit oiseau plein de personnalité, et qui arpente la forêt d’altitude toujours avec un petit groupe d’amis, en émettant des petits cris sans arrêt!

Et alors que nous avons eu le Merle fauve (emblème aviaire du pays) en ABONDANCE en basse altitude, plus on monte, nous changeons de « merle »… Un peu plus haut, 2 espèces plutôt rares que nous ne verrons pas… un peu plus haut, le Merle de montagnes que nous verrons plusieurs fois, et encore plus haut, le plus foncé et le plus gros, le Merle fuligineux! Un très bel oiseau, très contrasté dans ses membres et ses yeux, sur plumage sombre!

Ces derniers sont tous des « résidents », qui vivent ici à l’année… Mais il est étonnant et amusant de voir que même les migrateurs, comme notre Paruline à calotte noire (de loin ma plus belle photo de cette espèce qui adore les fourrés denses…), donc nos migrateurs, ont aussi des préférences d’altitude pour venir passer l’hiver! Cette paruline, nous ne la rencontrerons qu’en altitude!!! Et en très grande abondance!

Je vous laisse avec une petite histoire… qui parlera aux fidèles du blogue qui nous suivent depuis plusieurs années… et à ceux et celles qui ont fait toutes les précédentes éditions du voyage… Et elle concerne l’espèce qui colonise les plus hautes altitudes du pays… Une espèce que l’on ne retrouve qu’au-dessus de 3000 mètres… donc, à un seul endroit du circuit, la raison même pour laquelle nous nous arrêtons une heure, aussi haut… Le Junco des volcans!!! Beaucoup plus gros que le Junco ardoisé du Québec… Pour la petite histoire, vous vous souviendrez sans doute de Charlie? Charlie « était » (eh oui… Il semble bien lui être arrivé quelque chose…) LE Junco des volcans que nous venions voir ici. Jean-Jacques avait pris l’habitude de lui amener, toujours au même endroit, et à chacune de ses visites, un peu de nourriture… Nous l’appelions en descendant du bus, et en peu de temps, hop! il était là à parader devant nous!!! …Depuis les 3 dernières visites de Jean-Jacques, ce fidèle Charlie, présent coup sur coup, ne répond plus à l’appel… Ça me faisait vraiment étrange d’observer d’autres Juncos des volcans, ressemblant physiquement en tous points à Charlie, mais de sentir que ce n’était pas lui… Bonne route, Charlie, au paradis des Juncos! Nous continuerons de rendre hommage à ton espèce en visitant tes cousins, cousines!