Les « coulisses » de notre Grand Défi!

Re-bonjour!

Tout d’abord, un grrros M-E-R-C-I à toutes les personnes qui ont contribué, par un don, à la campagne importante pour la sauvegarde des oiseaux, suite à mon dernier message! Ensemble, nous allons atteindre les objectifs de la levée de fonds!

(Faire votre DON vous aussi? C’est ICI!)

 

À la radio de Radio-Canada

Je vous parlais d’une entrevue que je viens de réaliser à la demande de Radio-Canada sur le gros rapport sur l’état des populations d’oiseaux. Si vous voulez l’entendre, C’EST ICI (durée : 6 min 45 sec).

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Les coulisses du Grand Défi!

Dans les prochains jours, je vous enverrai quelques autres articles (à ne pas manquer!), dont des anecdotes croustillantes… (À suivre)

…Et aujourd’hui, je vous parle des coulisses de l’organisation d’un 24 heures comme celui que nous avons vécu, et qui a permis d’observer la moitié des espèces régulières du Québec en une journée!

 

Je commence avec la clé #1!

(Comme vous voyez, je ne suis pas très bon pour garder le suspense…)

 

#1 – La clé, c’est le circuit, bien entendu… et la caractéristique d’un circuit efficace est dans sa diversité.

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Les espèces d’oiseaux se tiennent dans des habitats spécifiques, à cause d’une nourriture particulière, les endroits pour nicher, pour se cacher, leurs comportements, … Donc, si nous avons un maximum d’habitats différents, il serait logique de rencontrer une grande variété d’espèces.

Bien entendu, les sites ont intérêt à être assez rapprochés les uns des autres… pour éviter les pertes de temps dans les déplacements… et, IMPORTANT, pour éviter de contribuer inutilement au réchauffement climatique! (À ce propos, nous faisons notre défi en voiture hybride, pour être plus cohérents avec l’objectif de la campagne.)

 

#2 – Ensuite, il y a l’ordre du circuit, la chronologie et les heures de visite de chaque site.

a) Comme les oiseaux chanteurs, majoritairement forestiers, chantent au maximum au lever du soleil et que les chants s’estompent sans arrêt à mesure que la journée avance, les milieux forestiers où la visibilité est moins bonne, aussi à cause des feuilles, et où la majorité des oiseaux sont trouvés grâce au chant, ont avantage à être visités tôt le matin.

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b) À l’inverse, les milieux ouverts, où la visibilité est meilleure, et où nous pouvons trouver les oiseaux sans nécessairement avoir à les entendre chanter pour les trouver (marais, champs, …), peuvent être visités en fin de journée.

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c) Dans les marais particulièrement, comme la nourriture est très abondante, l’activité des oiseaux est constante durant toute la journée; ces sites peuvent donc être visités à n’importe quelle heure… Nous les avons gardés pour tard le soir, quand la lumière était trop basse pour bien voir de loin les détails des espèces aquatiques sur les étendues d’eau.

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d) Certaines espèces sont très crépusculaires, comme le Bihoreau gris que nous n’avions pas vu après 4h30 de présence sur le même site et, entre 21h30 et 21h45, nous en avons vu plus d’une douzaine!

e) Ensuite, il y a les espèces nocturnes. Nous les avons cherchées durant notre plus long trajet, entre le Lac St-Pierre et la région du Sud-Ouest. Faire le plus long trajet de nuit est une bonne idée! …Le moins de perte de temps possible à se déplacer, de jour et, comme les espèces nocturnes ne sont pas nombreuses, nous sommes arrivés à voir toutes celles que nous espérions (8 espèces!), ce qui est tout un exploit!

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Imaginez! 4 espèces de hiboux et chouettes, la Bécasse (qui avait fini sa période de parade à ce temps), la Bécassine, et les 2 engoulevents (fraîchement arrivés, et dont un des 2 est devenu très rare…).

 

f) Finalement, après 10h du matin, le rythme des oiseaux se calme beaucoup, et nous avons à notre actif plus de 100 espèces (!), un maximum d’espèces régulières, et certaines plus rares… Il est maintenant temps de faire des arrêts pour des espèces plus rares, plus localisées, plus spécifiques. Nous avons quelques « adresses » pour des espèces bien spécifiques qu’il serait presque impossible de rencontrer au hasard. Malgré ces « spots », rien n’est garanti, et nous en avons manqué quelques-unes, même si la nature a été super généreuse avec nous!

 

g) Qu’est-ce qu’il nous manque? Vers le midi, nous avons fait tous les sites « prévus »… Nous commençons une liste des espèces qui nous manquent… Nous déterminons quels habitats ces espèces fréquentent, et nous tentons de trouver des sites précis qui ont les habitats qui abritent le plus de ces espèces qui nous manquent. C’est de la planification spontanée et de dernière minute. Un site pas loin où il y aurait une forêt de conifères, par exemple, pour chercher telles espèces… ou un accès au fleuve, pour trouver telles autres espèces qu’il nous manque…

 

#3 – Visites de « repérage »?!

Certaines équipes font des visites préalables des sites visés, pour maximiser les trouvailles… C’est une bonne idée mais, pour éviter les déplacements et la pollution associée, nous avons opté pour tout chercher une première fois, sur place, le jour du défi… et ça nous a bien réussi!

 

#4 – La magie qui opère!!!

À passer autant de temps en nature, à chercher activement, il arrive dans cette aventure plusieurs coïncidences, des synchronicités, des rencontres exceptionnelles et inattendues! C’est surtout dans un prochain envoi que je vous relaterai certaines de ces rencontres parfois très surprenantes!!!

 

Concrètement?

Comme nous pouvons choisir l’heure de début du 24 hrs, nous avons décidé de commencer à 17h, parce que le site d’importance que nous allions couvrir durant notre première soirée « devrait » être couvert entre cette heure et la noirceur. Mission accomplie!

 

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Nous avons d’abord cherché les oiseaux de rivage, parce que, comme ils se déplacent beaucoup et ne sont pas toujours à un endroit où ils sont visibles, nous voulions avoir plusieurs chances, dans la soirée, de tout « ramasser »!

 

Nous avons observé PAS MOINS DE 15 espèces d’oiseaux de rivages !!! C’est plus qu’excellent!

De ces 15 espèces, 2 espèces PARTICULIÈREMENT RARES :

-La découverte très inattendue d'un magnifique couple de Phalaropes à bec étroit! Chez cet oiseau, c'est la femelle qui est la plus colorée! C'est aussi celle qui parade et qui tente de séduire les mâles! Assez rare dans le règnes des oiseaux!

– La découverte très inattendue d’un magnifique couple de Phalaropes à bec étroit! Chez cet oiseau, c’est la femelle qui est la plus colorée! C’est aussi celle qui parade et qui tente de séduire les mâles! Assez rare dans le règne des oiseaux!

 

-Aussi, un super rare Bécassin à long bec qui nous a donné du fil à retorde pour confirmer son identité et exclure hors de tout doute la possibilité que ce soit un Bécassin roux, un très proche cousin, présent sur les lieux et beaucoup plus commun. Grâce à nos photos, notre identification a aussi pu être reconfirmée par des spécialistes de ce groupe d'oiseaux.

– Aussi, un super rare Bécassin à long bec qui nous a donné du fil à retorde pour confirmer son identité et exclure hors de tout doute la possibilité que ce soit un Bécassin roux, un très proche cousin, présent sur les lieux et beaucoup plus commun. Grâce à nos photos, notre identification a aussi pu être reconfirmée par des spécialistes de ce groupe d’oiseaux.

 

À travers tout ça, sur le grand site de Baie-du-Fèbvre, les espèces aquatiques sont à l’honneur.

C’est un total impressionnant de 35 ESPÈCES purement aquatiques que nous avons pu observer! Là-dessus, 18 ESPÈCES de canards et oies!

 

Le canard le plus abondant? Les SPLENDIDES Érismatures rousses!!! Avec leur bec bleu ciel et la queue retroussée! WOW!

Le canard le plus abondant? Les SPLENDIDES Érismatures rousses!!! Avec leur bec bleu ciel et la queue retroussée! WOW!

 

Sur tout le site, avant la noirceur, nous avons observé, en 5 hrs : 70 espèces!

 

La nuit servira à nous déplacer vers la prochaine grande région que nous couvrirons au petit matin (région du Sud-Ouest) et, durant notre périple, nous tenterons les 8 espèces nocturnes à des endroits bien précis, pour 100% de réussite!!!

Demain, je poursuivrai avec l’impressionnante liste de toutes les espèces, et je ferai un article qui, je l’espère, saura vous plaire… sur la progression des espèces durant le circuit! À quelle heure nous avons atteint notre 100e espèce, combien d’espèces par heure au début, et à la fin, etc!

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En résumé :

Vous en savez donc un peu plus sur le travail en coulisse qui mène à une expérience ornithologique tellement fascinante à vivre! Pour un passionné d’oiseaux comme moi, voir autant d’espèces, et les « espèces de chez nous » en si peu de temps, c’est VRAIMENT stimulant!!!

C’est donc sur la base d’un bon travail de réflexion, de logique-ornithologique, de planification, qu’on échafaude le circuit… Ensuite, ça fait appel à une bonne connaissance des oiseaux, de leurs habitudes, … certaines connaissances des sites visés et, en bout de piste, de la région en général pour ajouter les sites non prévus. À cela s’ajoute une capacité à pouvoir improviser de façon spontanée, mais calculée, en fonction de ce qu’on a et ce qu’on n’a pas… et… un peu de chance (!), dans les synchronicités, et les surprises de la nature!

…Remarquez que les « surprises », c’est aussi de « ne pas voir » certaines espèces pourtant assez abondantes! Mais au final, c’est une aventure extrêmement riche, comme vous vous en doutez!

 

Hâte de vous revenir demain!

Serge

 

PSIT… Quelques jours seulement pour
faire votre DON pour les oiseaux… c’est ICI !

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1 réflexion sur « Les « coulisses » de notre Grand Défi! »

  1. Hélène Bonnelli

    Quelle belle générosité de votre part de nous partager ces beaux moment. Merci, c’est toujours un plaisir de vous suivre dans vos déplacements ornithologiques.

    Répondre

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